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 Edgar Allan Poe

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Clément

Clément


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MessageSujet: Re: Edgar Allan Poe   Edgar Allan Poe Icon_minipostedMer 13 Fév - 22:23

Il y a une nouvelle de Poe que j'affectionne particulièrement, Le portrait ovale, qui relate l'histoire d'un homme blessé et de son domestique réfugiés pour une nuit dans un château étrange et abandonné. La nuit, le maître, ne trouvant pas le sommeil, contemple les tableaux exposés dans sa chambre. Un surtout l'intrigue : le portrait d'une jeune femme, dont il découvrira l'histoire à travers un recueil trouvé là. Et quelle terrible histoire...

Tout simplement l'une des plus grandes nouvelles de Poe. En deux, trois pages, tout est là : la mort, l'artiste, et la mélancolie extatique. Une des chutes les plus fortes de la littérature, le tout vernissé par quelques touches gothiques délicieuses. Du très très grand cru. Un Poe au sommet de son art.


"Le château dans lequel mon domestique s'était avisé de pénétrer de force, plutôt que de me permettre, déplorablement blessé comme je l'étais, de passer une nuit en plein air, était un de ces bâtiments, mélange de grandeur et de mélancolie, qui ont si longtemps dressé leurs fronts sourcilleux au milieu des Apennins, aussi bien dans la réalité que dans l'imagination de Mrs Radcliffe. Selon toute apparence, il avait été temporairement et tout récemment abandonné.
Nous nous installâmes dans une des chambres les plus petites et les moins somptueusement meublées. Elle était située dans une tour écartée du bâtiment. Sa décoration était riche, mais antique et délabrée. Les murs étaient tendus de tapis et décorés de nombreux trophées héraldiques de toute forme, ainsi que d'une quantité vraiment prodigieuse de peintures modernes, pleines de style dans de riches cadres d'or d'un goût arabesque. Je pris un profond intérêt, - ce fut peut-être mon délire qui commençait qui en fut cause, - je pris un profond intérêt à. ces peintures qui étaient suspendues non seulement sur les faces principales des murs, mais aussi dans une foule de recoins que la bizarre architecture du château rendait inévitables ; si bien que j'ordonnai à Pedro de fermer les lourds volets de la chambre, - puisqu'il faisait déjà nuit, -d'allumer un grand candélabre à plusieurs branches ; placé près de mon chevet, et d'ouvrir tout grands les rideaux de velours noir garnis de crépines qui entouraient le lit. Je désirais que cela. fût ainsi, pour que je pusse au moins, si je ne pouvais pas dormir, me consoler alternativement par la contemplation de ces peintures et parla lecture d'un petit volume que j'avais trouvé sur l'oreiller et qui en contenait l'appréciation et l'analyse.

Je lus longtemps, - longtemps; - je contemplai religieusement, dévotement; les heures s'envolèrent, rapides et glorieuses, et le profond minuit arriva. La position du candélabre me déplaisait, et, étendant la main avec difficulté pour ne pas déranger mon valet assoupi, je plaçai l'objet de manière à jeter les rayons en plein sur. le livre.

Mais l'action produisit un effet absolument inattendu. Les rayons des nombreuses bougies (car il y en avait beaucoup) tombèrent alors sur une niche de la chambre que l'une des colonnes du lit avait jusque-là, couverte d'une ombre profonde. J'aperçus dans une vive lumière une peinture qui m'avait d'abord échappé. C'était le portrait d'une jeune fille déjà mûrissante et presque femme. Je jetai sur la peinture un coup d'œil rapide, et je fermai les yeux. Pourquoi? - Je ne le compris pas bien moi-même tout d'abord. Mais pendant que mes paupières restaient closes, j'analysai rapidement la raison qui me les faisait fermer ainsi. C'était un mouvement involontaire pour gagner du temps et pour penser, - pour m'assurer que ma vue ne m'avait pas trompé, - pour calmer et préparer mon esprit à une contemplation plus froide et plus sûre. Au bout de quelques instants, je regardai de nouveau la peinture fixement..."


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